1
elle est partie, emportant avec elle
toutes les phrases
2
parce que la nuit pullule
3
trouver la joie
et s’y tenir
peu importe la forme des corps et des pensées
traversantes
la joie seule nous fonde
trouver la joie
et s’y tenir
4
au 7ᵉ jour
au lieu du repos
il créa le poème
alors les eaux inondèrent nos esprits indonésiens
nos esprits flottèrent au-dessus des eaux
désormais, ils dansent ils se noient les esprits
le 7ᵉ jour n’est pas de tout repos
5
il y a des langues et des caresses tristes
et comme des idées
les chats virent en boucle
choses et salamandres
en savent plus que nous
sans prétention, à leurs mesures
sous les doigts des morts, on cueille des pâquerettes
nous, l’Espèce Perdue mue par ses rêves ;
ne veux plus vivre vivante sous nos crânes
où n’ose se poser le chant d’une alouette
7
l’envie d’être quelqu’un s’évanouit
mon corps accroupi dans le jardin
les mains arrachent les ronces et le lierre sous-terrain
une chance qu’il ne pleuve pas et que le corps puisse se mouvoir
au dehors
je ne suis pas quelqu’un
les mains creusent et arrachent
la peau de mes genoux, sous le tissu, durcit, rouge
les muscles des cuisses se tendent, peinent à se déplier
quand le corps se relève
pourquoi se relever ? Les phrases sont effacées
le froid du jour devient le tissu du jour
le sentiment qui monte comme d’un volcan
est une sensation de panique, un chien enragé un chat
d’une absolue détresse, qui, pour instinct
n’a que griffes et dents
jamais ne fus quelqu’un.
8
et le mal s’étend
ombre sur la nuit
si peu plus savants
qu’amibes ou scorpions
et que les bêtes animées pas encore nommées
celles qui éradiquent nos morgues et les mangues
que nous avons cultivées
la fin sinue tout au long de mon dos
nous mourons dans les souffrances de nos béatitudes de crabes
plus enragés que l’araignée-tarentule et la fleur du prunier
il n’y a pas de rédemption humaine car le mal est notre source
et le mal est notre germe
et porteuses de pénis ou porteurs de vulves
pas mieux lotis les unes que les autres
en oublient les onguents les tendresses des mains et des paroles
qui sauveraient
sur la terre comme au ciel, nous, le charivari de la terre
9
on retrouverait les pistes
celles d’avant de dire
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire