"Fenêtres sur Tour" - Septembre 2017 - Brest
Cette exposition est née dans nos yeux et nos têtes de Brestois. Nous aimons contempler et traduire

Mathias – Dessins taillés
Passionné par les Arts Plastiques depuis l’enfance, je décide en 2008 d’en faire mon métier, après quelques années passées aux Beaux-Arts de Brest.
D’abord par la peinture, je prends comme sujet le mobilier urbain, panneaux, bouches d’incendies, tout ce que je trouve de récurrent et de « non vu » sur mes trajets quotidiens. Petit à petit, dans un souci de restitution plus exacte, je décide d’incorporer une base photographique aux tableaux. Puis le relief viendra faire contraste avec la surface lisse de l’image vernie, le polystyrène taillé devient un matériau de plus en plus présent dans mes oeuvres.
C’est ce matériau qui est utilisé dans l’exposition « Fenêtres sur Tour », j’ai pris le parti de ne présenter que ces 17 panneaux, les fenêtres associées prennent le rôle de cadres photographiques changeant au gré du déplacement des visiteurs.
Les formes taillées et colorées sont inspirées des différents éléments de la ville que l’on peut observer depuis chaque fenêtre. J’ai présenté ces formes de manière aléatoire, sans respecter les échelles et les couleurs, comme des souvenirs qui resteraient dans la tête de qui serait passé et repassé de longs moments devant ces 17 vues, aujourd’hui inédites, de la ville de Brest.
Mathias
www.mathias-arts.com

Courant février 2017, Mathias, sollicité par le service du patrimoine de la mairie de Brest, me propose de l’accompagner dans l’aventure. Oui, sans hésitation. J’aime le travail, la réflexion et les univers de Mathias.
Mais comment aborder la Tour Tanguy ? Lieu emblématique, familial, historique, peint, écrit, décrit. Brestois par excellence, ce qui n’est pas rien !
Doit-on décalquer, se plonger dans les archives, faire oeuvre de connaisseuse, ou accepter d’être nourrie de toute cette histoire y compris de ce que nous ne savons pas.
La jouer instruite ou ignorante ? Pourquoi pas les deux ? Puisque nous travaillons justement à deux.
Mathias et moi faisons le tour du propriétaire en regardant par les 17 fenêtres, prenant des photos et tournant inlassablement en rond. Nous pensons au 36 vues du Mont Fuji de Hokusaï, à la technique des vues stéréoscopiques (deux images décalées pour une image en relief), nous sommes éblouis par les panoramas de la ville et tout naturellement nous décidons des matériaux, du type d’installation et d’accrochage, des thèmes (cercle, fenêtres, vues, déambulation, angles…). Nous décidons aussi de ne pas nous influencer l’un l’autre ; nous créons chacun de notre côté...
Histoire de la Tour, de la visite des ambassadeurs du Roi de Siam, images des dioramas de Sévellec, affiches et peintures de Pierre Péron ; je plonge un peu dans le passé et puis l’efface : les mots prennent alors la place du vide.
Ensuite c’est affaire d’accueil, de travail, de choix, d’ébénisterie. Mathias me convainc d’écrire à la main mes poèmes ; pour moi, c’est difficile, ce qui ajoute un aspect artisanal à mon travail d’écriture. Et je me dis que la poésie c’est exactement cela : un alliage ; l’alliance d’un regard artisanal et d’un langage artisanal.
S’ajoutent deux rouleaux écrits à la main, des textes suspendus, pour une autre manière de lire, plus “à-plat” mais déroulée ; toujours le cercle…
Les poèmes suspendus sont nés à travers les fenêtres du printemps ; vous les découvrez à l’approche de l’automne. Images d’un “monde flottant” (ukiyo-e ), à travers quoi nous passons.
Anne
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