Moi
j’aime bien rien
alors
je trace la route
je
visualise le petit véhicule et les démons des bouddhas
les
sages des contes à l’envers et très très perturbés
l’abyssal
vide en moi dont rien de rien non rien de rien
ne
peut m’extirper gagne du terrain sort de moi comme un alien qui
m’enveloppe se retourne gluant sur ma peau fore mes os élastique
mes muscles et vicie mon sang
ce
quelque chose de succube d’aspirant de goulu suce ma moelle et tout
le désir désirant qui me laisse vivante et totalement décédée
je
suis très coutumière de ça
des
années de praticienne ont laissé au fond de mes poches et partout
dans l’estomac des billes pas contre ça mais pour passer le gué
résister à l’aspiration
résister
à la folie
il
n’y a pas de remède à cette chose pansue glauque métallique et
pleine de farine
qui
m’étouffe
aucun
remède contre ça qui n’est pas une maladie pas un mal pas une
blessure
parce
que cette chose-alien c’est le goitre de tout être vivant, c’est
le manifeste humain la grande inespérance, le rien le vraiment rien
l’évident non-sens de vivre d’être né de poursuivre
c’est
la manifestation exagérée provocante de l’abyssal insensé d’être
là le vertige blanc sec qui l’estomac retourne et ne s’alimente
de rien ne peut plus rien inventer pour se contrer lui-même
ce
goitre c’est le vrai
le
reste n’est que troncature
alors
me laisse sucer par le goulu, disparaître en tant qu’être pensant
constitué fabriqué, accepte le faux de toute existence celle-ci
comme un sac avec dedans l’amour la création le fourbi de chacun,
refuse le combat n’ai pas de couilles m’en porte sans, me vois
défaite et sous la pluie respire, ne me laisse pas emporter lécher
absinthement, à ma façon accepte à ma façon résiste au grand
rien miséricorde on ne me prendra jamais plus aux pièges des
remèdes et du sens de la vie et de soi
il
s’agit de se laisser traverser de traverser de voir si on revient
sur terre à peu près intacte mais c’est faux puisque touchée je
le fus
la
résurrection c’est ordinaire douloureux insensé vital
jusqu’à
mourir en vrai
10/02/2019
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire