s’il
n’y avait plus la poésie
en
moi seulement l’ordinaire des jours
plus
de consolation ni d’illusoires bonheurs
seulement
les nuits sans rêves
et
les jours, sans rêves aussi
s’il
n’y avait plus la toison d’or
s’il
n’y avait pour décorer les choses rien à dire des choses
pour
s’enchanter des amours plus de chants ni de rimes
pour
échapper au pire aux tristesses aux cadavres
s’il
n’y avait plus la poésie ses fleurs et ses frégates
s’il
n’y avait que l’effroi sans paroles les réveils de la nuit
le
souffle qui nous échappe et l’air que l’on respire
s’il
n’y avait que le seuil immédiat de la vie les impacts
des
blessures et des cœurs à des milles de distance
s’il
n’y avait que le vin les ivresses et les roses
qui
meurent et qui se penchent les enfants de la guerre
les
vieillards et les vagues qui montent, s’il n’y avait
au
monde que les silences du monde, le mutisme des corps
s’il
n’y avait que la peau les os la sueur, les travaux
le
vin chaud et les nids de bonté où parfois l’on se love
s’il
n’y avait pour éprouver les choses rien à dire des choses
simplement
l’ordinaire sans rêves et sans espérances
s’il
n’y avait plus la toison d’or la poésie
en
moi seulement l’ordinaire des jours
mes
paroles seraient-elles plus vraies
à
l’heure affolante d’aller
danser
dans la vie nue
sans
la toison d’or
à
l’heure affolante
la
vie nue ?
décembre 2017
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