de
pascal quignard
la
langue dérivante
***
ni
ciel ni paysage le tout en teinte mouillée
sous
cellophane grisant
***
penser
les os
***
dans
le lit de la vie
ondulante
traversée
les
chants des oiseaux
des
feuilles d'aluminium
froissées
– jaillies des arbres
***
saint-sébastien
femme
traversée
par les odeurs
ivres
et soudaines
***
une
photographie
quelqu'un
un
instant
s'est
arrêté
***
le
mal-esprit
et
ce qui désarroit
***
longer
les champs de tournesols
vergogneux
***
un
détail peut faire mourir
quand
la mer est en cristal
les
malades et les fous
ayez
pitié d'eux
les
submergés
ayez
pitié d'eux
***
des
bouts de papiers de poésie au bout de mes doigts
qui
tombent
***
le
vin
l'exile
maitre
tao
tombe
en
titubant
le
vin
l'affole
maître
tao
sombre
en
tourbillonnant
le
vin
le
fouette
maître
tao
s'effondre
fanfaronnant
***
La
mer gronde par en-dessous
les
chats aussi
***
solitude
plus absolue que celle métaphysique
la
terrestre, bestiale, effrayante
elle
est infertile et noire
quelqu'un
a froissé mon cœur entre ses doigts
qu'il
a léchés
afin
que j'imagine à jamais être aimée
hors
de cette paix
que
l'amour procure
mes
mains instables
broient
du noir
les
feuilles mortes sous leurs arbres :
des
cœurs dépendus.
***
les
appels rauques de la mer sous la vague
***
il
vient
cœur
à nu
vulve
ouverte
il
dit
prends
moi
fais
de moi ce que je suis
celui-là
est l'homme aimé
l'érectile
***
les
chevaux du soir
s'estompent
dans la laisse de lumière
avec
eux j'entre en douceur
***
dans
le matin crépusculaire
les
bêtes
furtives
retournent
au secret
***
en
ce monde la poésie
n'a
plus son mot à dire
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