dans l’herbe allongés nous étions, au milieu, vivants, des vaches et des mouches
on peut dire amoureux sous nos mains caressés l’un de l’autre puis
les ronces ont griffé nos peaux ensorcelé nos doigts et nos plantes de pieds
incapables devenus de nous relever pour que soleil nous embrase et fluide
nous aime à nouveau, sommés de rester couchés alanguis sous les morsures de bêtes
le chagrin nous enveloppait comme cellophane à travers quoi voir nos blessures
nos cœurs, viande et pierre, pas du tout symboliques de l’amour, morts l’un à l’autre
alimentés par le carmin de la colère et du vin, d’une sorte de poudre mortelle
nos cœurs asystoliques creusaient nos poitrines où les ronces buissonnaient
la guerre a des griffes - elle, comme un chat de campagne, attaque de nuit et les oiseaux
dévore avec innocence l’innocence et déchiquette et se baigne de lumière, ventre à l’air
dédaigne les estomacs qu’elle laisse inutiles trophées et sans goût traîner à terre
dans l’herbe nous étions et sous les draps
blessés cadavres aimants
soignés par des potions magiques
dans lesquelles, carmins, nous nous sommes dissous
8 octobre 2020
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