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jeudi 8 octobre 2020

nos coeurs

dans l’herbe allongés nous étions, au milieu, vivants, des vaches et des mouches

on peut dire amoureux sous nos mains caressés l’un de l’autre puis

les ronces ont griffé nos peaux ensorcelé nos doigts et nos plantes de pieds


incapables devenus de nous relever pour que soleil nous embrase et fluide

nous aime à nouveau, sommés de rester couchés alanguis sous les morsures de bêtes

le chagrin nous enveloppait comme cellophane à travers quoi voir nos blessures


nos cœurs, viande et pierre, pas du tout symboliques de l’amour, morts l’un à l’autre

alimentés par le carmin de la colère et du vin, d’une sorte de poudre mortelle

nos cœurs asystoliques creusaient nos poitrines où les ronces buissonnaient


la guerre a des griffes - elle, comme un chat de campagne, attaque de nuit et les oiseaux

dévore avec innocence l’innocence et déchiquette et se baigne de lumière, ventre à l’air

dédaigne les estomacs qu’elle laisse inutiles trophées et sans goût traîner à terre


dans l’herbe nous étions et sous les draps

blessés cadavres aimants

soignés par des potions magiques

dans lesquelles, carmins, nous nous sommes dissous


8 octobre 2020

 

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