ôter
cela qui couvre
les
peaux et les voiles
jusqu’à
l’os qui est l’âme
afin
que la nuit de l’âme
et
la nuit du corps
disent
quelque chose comme une clarté
une
triste et délivrante vérité
que
vivre est un voyage inutile et
solitaire
la
tristesse du mois de juillet
c’est
la désolation du feu la
descente
de l’âme
au
fond des glaces au cœur
de
la mine du sel et dans l’intimité
du
gel
accroupie
face à la mer
les
pieds dans la cendre
j’attends
sombre
alors
délivrée de moi-même
du
fourbi et des mantilles
et
même si
il
n’y a guère de vérité
il
n’y a là plus de mensonges
car
vivre est un voyage inutile et
solitaire
rien
de décisif jamais n’a pris forme
chaque
chute recommencée promet une révélation
bâtarde
à
chaque aube identique
encombrée
de ce dont nous sommes vêtus
mon
regard fixe très loin des espaces informels sans reliefs ni paysages
parmi
vous sans être avec vous je suis
un
paysage moribond
ce
qui fait l’humain sur moi n’a pas prise
hors
les malentendus et les agacements de demi-jour
photosensible
étrangère passagère
dérisoirement
avide
de
vivre
alors que
vivre est un voyage inutile et
solitaire
peu
d’entre nous ont le regard et le cœur pénétrant
derrière
les paroles je cherche les silences et la source
mais
nos vêtements sont lourds et chauds pour la saison
je
vis de chagrins de peurs de peaux de danses intissées
je
vis par coutume et de naissance
et
jamais en moi ne s’est tue cette alarme, ce refus, ce gémissement
bestial
inconsolé
car
vivre est un voyage inutile et
solitaire
ma
vérité
loge
dans la mélancolie, le triste sourire
ce
qu’Il appelle l’Amour
ce
serait la Pitié pour nous pauvres pêcheurs
errants
sans preuves ni raison
à
l’éperdue recherche de ce qui ne se peut
sous
mes doigts s’effrite cet Amour ailes poussiéreuses et cendrées
d’un
papillon captif
mais
c’est le seul amour que je sache
l’incompris
égoïste inopérant
ce
regard de miséricorde posé sur nous
même si
vivre est un voyage inutile et
solitaire
26
juillet 2018
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