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samedi 21 octobre 2017

juillet septembre octobre


juillet ressemble à septembre
la mort à la mélancolie

juillet ressemble à septembre
à l’odeur verte des chemins

juillet ressemble à l’odeur verte
la mort à la mélancolie

la mort ressemble à des chemins
à l’odeur verte de septembre

**

au milieu du trottoir et de la nuit
une voiture se gare à l’horizontale

je pioche dans mes poches
des galets et le poème d’alain borne

je pense à un homme que j’aime
et que je ne rejoins pas

le bruit des moteurs de hors-bord
les lignes de svetlana alexevitch
il y aura sous la mer des morts

il faut replanter la plante que le vent a courbée
et revivre par les os le scandale du bonheur
glisser sur l’eau à l’échappée d’un couple de hérons

les cormorans sont sentinelles croix au vent
**

suis-je là morte vive aux abords des anneaux de Saturne ?

**

septembre

naissent les feuilles mortes

**

et s’il fallait
pour reposer le ciel et la terre
reposer les forêts et aussi les eaux
s’il fallait
pour redonner vie aux singes
et aux enfants défigurés
s’il fallait
revenir à la bougie

pourquoi non ?

**

les grands singes
avant de mourir
les grands singes
quand
contre nous ils se dresseront

sauront-ils distinguer
les bons et les méchants ?
les grands singes
avant de mourir ?

**

le renard qui traverse la route
de quels secret de nuit
flambe-t-il ?

**

faut-il écrire
cul
pour que soit poésie ?

**

j’élimine
ce qui de moi
ne parle que de moi

**

toujours je me heurte à la mer
toujours je longe la mer
frontière
qui arrête mes pas
les chevaux renâclent
la mer ferme le sentier
je ne peux que longer la mer
m’allonger dans la mer
toujours je me heurte à la mer

**

l’absence s’insinue en moi gagnée de brouillard
moite brume devenue peau poisseuse
vaporeuse
malheureuse

les fantômes de vie halètent en nous et nous enfilent comme gants
nous avalent prennent place et bientôt nous remplacent

**
haïy ya he haïy ya he
haïy ya he
(je le chante du ventre
et l’attaque se fait sur le haïy
et je le répète
autant de fois)

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