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jeudi 16 février 2017

Le grand chambardement




refuser les hallucinations des heureuses gens
et faire peau neuve dans ma colère et ma nausée
avec les ourses blanches et les singes en moribondes

oublier les joies avortées les tentatives
laisser tomber de mes poches les amours filiales
maternelles ad vitam æternam

les lombrics ombilicaux tout ce qui fait mal
petites filles à tresses à jupe et culotte petit bateau
gentilles gentilles gentilles

ceux que l'on aime les oublier parce que éminemment
ilelles font mal mal trop d'amour tue
tomber à l'eau par volonté et jouissance morbide

embrasser les joues à n'en plus finir cribler de balles
les frères et les filles les fils et les sœurs
ne plus faire attention et toujours se pencher au-dehors

piétiner les encens préférer la corde aux liens
choisir la solitude le vraidire plutôt
qu'un bric-à-brac d'attentions sulpiciennes

à toi de ma vie tu t'égares prends le train tes jambes à ton cou
prends-le par la main sautez du wagon aimez la folie
à toi de ma vie ta face est blanche et pâle mal heureuse

coupe les filins cordons de la bourse et autres gâteaux
oublie celle-d-où-tu-viens c'est moi j'en pleure déjà
mais quel triomphe ! Tu sautes d'un pont sud-américain

milou sous ton bras et tu danses sous une jupe à mi-cuisses

accepter la main de dieu qui te tire vers le haut
si même et surtout athée tu pulvérises les étoiles
jouir du soleil et de la marée des corneilles
et des chants à hurler des oiseaux des animaux sauvages

ô les matins furtifs

nourrie de ces chemins
qui longent la mer vont à la mer plongent dans la mer se heurtent à la mer
nourrie de cela où tu veux mourir de joie et d’égoïsme si libertaire qu'il se transforme
en amour pour qui le reçoit
il ne s'agit pas de bonheur mais de saut dans le vide

ô les matins furtifs
et le désir fou
aboie contre les chiens
aboie contre les morsures

nous sommes si absents de la beauté du monde !




14-16 février 2017

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