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mercredi 22 avril 2015

Le Poétisme : cinquième rouleau trouvé au lieu-dit Kérivoret, près du lavoir

Rouleau dit le Cinquième trouvé au lieu-dit Kérivoret, près du lavoir
Ce rouleau propose des accents plus
prophétiques et présente le Poétisme et son bras armé (le P(r)o(ph)ète) comme une parole en action violente et définitive vis-à-vis de ceux et celles qui n'en sont pas. Selon ces paroles nulle alternative et le tragique de cette absence de choix éclate au moment de la Mort puisque c'est à ce moment-là que tous les subterfuges seront dévoilés, dénudés et que les impies découvriront leur Sort éternel : les vers auxquels ils croyaient échapper... Les exégètes ne se prononcent pas sur le mode humoristique de certains axiomes. Même si, pour nombre d'incroyants ou de pseudo-poètes l'humour est le siamois de la pensée poétique, il serait étonnant que le Poétisme, en tant que Vérité Révélée s'amuse à ces amusements verbaux.


Que le Souffle Puissant de la Parole Chasse les Miasmes démocratiques et assoie Son Pouvoir dans les corps et les âmes pour les siècles à venir.

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Versets, blasons, hymne

car il y aura parmi les morts les poètes, les adeptes, les soumis et les autres
tous seront traités selon leurs mérites et leurs fautes
que chacun lise et entende selon ses capacités

ceux qui auront parlé ou lu ou honoré la langue poétique dompteront les dauphins et chevaucheront les flots
transformés en volutes, fumées blanches, arabesques
sublimés en langage vaporeux, choses vagues et impératives
calligraphies subliminales ils deviendront les constellations et les rivières du ciel et de l'espace, les phrases du Livre que les terriens assoiffés déchiffreront tête et cous renversés

tandis que d'autres, les morts prosaïques tomberont à terre proie des vers et des lombrics

c'est le lot
le destin de ceux-là et des autres
le festin des vers et autres vers
car mourir pour le poète est musical

celui qui jamais n'aura été frappé par la hache poétique, renversé, mis à bas de son cheval, agenouillé par force et révélation,
celui qui voyant un arbre n'aura jamais vu qu'un arbre et à travers l'arbre ni symbole ni ondes ni forces ni énergies ni magie,
celui qui aura vivant seulement et simplement et banalement vécu, préférant l'effroi pur et cru ou la peau les frissons et les fruits, le sommeil et les travaux des jours , le métabolisme de vivre à toutes les métaphores
celui-là sera craché par la bouche du P(r)o(ph)ète
celui-là on crèvera l'abcès abject de son immanence
terre à terre il aura vécu à la terre il retournera

alors que les poètes et les disciples, enfants de poètes, imitateurs de poètes, sosies de poètes, bustes de poètes,
au son tempétueux des dix mille trompettes s'élanceront en colonnes alphabétiques et rimées vers les hauteurs oh les hauteurs
ceux-là pour qui la Poésie est Vérité
suave sublime subversive submergée apocalyptique et susurrée
unique stylo aiguille alêne épissoir par où creuser être creusé enfin Savoir Connaître ceux-là pour qui Poésie devenue unique Déesse a perdu à jamais son article commun, nom propre inaugural clé universelle et technologique de la Vie esthétique des hauteurs oh des hauteurs !
Ceux-là ah ceux-là oh oh ceux-là !!!


La Poésie est alchimie
c'est un pot ! C'est un bol ! C'est un wok !
Que dis-je, un wok ? C'est une casserole !
un chaudron un cratère où bout la matière de toutes les images et de toutes les musiques
la poésie est un brouet de feu de fèces de flammes et de fleurs coupées
la poésie frémit, entre en ébullition, déborde, sublime les épices et les goûts, transmute les choses et les formes
pour finir évaporée ! Brume d'eaux
nuages de doigts et d'ongles alchimiques
et retombe voile gazeux sur nos têtes et nos crânes

et ceux qui auront à cette sublimation culinaire
préféré les pique-nique en forêt l'automne marcher sur les feuilles craquantes ou molles terreuses un peu pourrissantes ou ramer à deux sur des barques d'infortune
ceux qui auront préféré cela les pique-nique et la vie de la roue et de la routine
ceux-là sont crachés par le cratère des volcans de la poésie
et que la lave du P(r)o(ph)ète les emporte et les avale au fond des gorges de l'oubli

c'est le lot
le destin de ceux-là et des autres
le festin des vers et autres vers

car la Poésie la Poésie la Poésie
trois fois
joyau insoluble de la Pensée universelle
source et delta
crâne et plantes de pieds

celui qui n'entend pas l'appel de la Poésie
il a des oreilles de chair



Donné au monde le 22 avril 2015

1 commentaire:

  1. "Dieu m'tripote !" dirait Desproges, c'est à la fois magnifique et... terrifiant !

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