Le ciel ce qu'il en reste
sous le gris
est terne et gris
ressemble
à ce que Louis 14 en
l'année mille six cent soixante six
cède à la Compagnie des
Indes Orientales
- ces noms qui rêvent !
-
entre
le port de Nantes et le port de Brest,
« des
places vaines et vagues et inutiles »
où
bâtir un chantier naval, une ville
et de là navigueront vers
la Chine et l'Inde
le Royaume de Siam et
l'île de Madagascar
des hommes et des
goélettes, les beaux navires !
voguer, s'envoler,
s'effrayer…
charmes et prestiges du
commerce des rois
« des places
vaines et vagues et inutiles » !
le souverain d'or écrit
l'alexandrin mélancolique
et de ce port né d'un
ukiyô-e plein de cales et de quais et de vaisseaux
sort majestueux, je
l'imagine, le Soleil d'Orient, Premier créé
trois mâts, 60 canons et
1000 tonneaux !
le 6 mars 1671, voiles
déployées,
cargaison grosse et de
promesses et de richesses
premier palanquin
d'Occident, le Soleil quitte Lorient
et pris dans une tempête
démâte
le Rêve et ses 3000
hommes rentre au port de La Rochelle
mauvais départ triste
retour
vers les places flottantes
***
premier voyage premier
présage, le Soleil
dix années plus tard
sombrera
corps et biens sous la mer
indienne
épices, étoffes de
coton, tissus de soie d'or et d'argent
pierres précieuses
-toutes offrandes de Phra Narai,
roi du pays sombre
à Louis le roi-soleil -
de Boispéan, capitaine de
vaisseau,
mandarins de Siam au
nombre de 20 ou de 3 selon l'histoire,
hommes d'équipage et
missionnaire
eau douce, fruits et
gibiers
deux éléphants d'or
massif cousus de pierres précieuses
tout disparaît le 1er
novembre 1681 au large de Madagascar
à jamais
le Soleil d'Orient, navire
d'infortunes aux voyages empêchés
né le 6 mars en « terres
vaines et vagues et inutiles »
riche de rêves et de
trésors et de mort mystérieuse
sous les eaux sombre
et gît invisible épave
de feuilles d'or et d'épices
où frayent entre les
algues les poissons
le ciel et le Soleil ce
qu'il en reste sous le gris…
16 février 2015
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire