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jeudi 15 janvier 2015

2014 au fil des mois


de pascal quignard
la langue dérivante


***

ni ciel ni paysage le tout en teinte mouillée
sous cellophane grisant


***

penser les os


***

dans le lit de la vie
ondulante
traversée

les chants des oiseaux
des feuilles d'aluminium
froissées – jaillies des arbres


***

saint-sébastien femme
traversée par les odeurs
ivres et soudaines


***

une photographie
quelqu'un
un instant
s'est arrêté

***

le mal-esprit
et ce qui désarroit


***


longer les champs de tournesols
vergogneux


***


un détail peut faire mourir
quand la mer est en cristal
les malades et les fous
ayez pitié d'eux
les submergés
ayez pitié d'eux


***

des bouts de papiers de poésie au bout de mes doigts
qui tombent


***



le vin
l'exile
maitre tao
tombe
en titubant

le vin
l'affole
maître tao
sombre
en tourbillonnant

le vin
le fouette
maître tao
s'effondre
fanfaronnant


***

La mer gronde par en-dessous
les chats aussi


***

solitude plus absolue que celle métaphysique

la terrestre, bestiale, effrayante
elle est infertile et noire

quelqu'un a froissé mon cœur entre ses doigts
qu'il a léchés
afin que j'imagine à jamais être aimée

hors de cette paix
que l'amour procure
mes mains instables
broient du noir

les feuilles mortes sous leurs arbres :
des cœurs dépendus.

***
les appels rauques de la mer sous la vague

***

il vient
cœur à nu
vulve ouverte
il dit
prends moi
fais de moi ce que je suis
celui-là est l'homme aimé
l'érectile

***

les chevaux du soir
s'estompent dans la laisse de lumière
avec eux j'entre en douceur


***

dans le matin crépusculaire
les bêtes
furtives
retournent au secret

***

en ce monde la poésie
n'a plus son mot à dire

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