Résister
au vent, ployer sous la grêle, se laisser tremper par la pluie,
avancer dans le paysage bouleversé sans répit par les assauts,
savoir que la photo ne rend ni le regard ni les bruits les ouhouhou
et les sifflantes du vent les bourrasques, les rochers de mer
peuvent-ils être déracinés, quelle est la vitesse des vagues qui
déferlent vers la côte comme des panzers feldgrau, de quels
lointains arrivent les lames faucheuses et basses, quelle est la
hauteur de la crête au loin, les photographes sont de sortie,
allongés sur les mousses, campés sur leurs jambes, les poètes, on
ne les voit pas, quel est le regard des marins posé sur les
marcheurs de la côte quel est l'objet de nos fascinations et de nos
peurs, les sternes et les enfants fous de vent déboulent et volent,
ma fille me manque, je mitraille est-ce que je vois ? j'ai de la
chance, un toit, du thé, un lit, une cigarette et du vin, bientôt
toi, la mer gronde les lumières couvrent les sols le ciel est
métallique la mer est métallique les ailes des oiseaux sont
métalliques nous avons perdu la voix à même mes cuisses mon jean a
séché au vent je trébuche, je m'adosse aux langues de vent, un
goéland de pierre veille je cherche l’œil et la phrase de hugo en
un seul instant les quatre saisons se bousculent ou se côtoient nous
ressemblons à nos paysages, saisis vivants dans les mâchoires de
métal
3
mars 2014
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