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mardi 9 décembre 2014

Tempêtes

Résister au vent, ployer sous la grêle, se laisser tremper par la pluie, avancer dans le paysage bouleversé sans répit par les assauts, savoir que la photo ne rend ni le regard ni les bruits les ouhouhou et les sifflantes du vent les bourrasques, les rochers de mer peuvent-ils être déracinés, quelle est la vitesse des vagues qui déferlent vers la côte comme des panzers feldgrau, de quels lointains arrivent les lames faucheuses et basses, quelle est la hauteur de la crête au loin, les photographes sont de sortie, allongés sur les mousses, campés sur leurs jambes, les poètes, on ne les voit pas, quel est le regard des marins posé sur les marcheurs de la côte quel est l'objet de nos fascinations et de nos peurs, les sternes et les enfants fous de vent déboulent et volent, ma fille me manque, je mitraille est-ce que je vois ? j'ai de la chance, un toit, du thé, un lit, une cigarette et du vin, bientôt toi, la mer gronde les lumières couvrent les sols le ciel est métallique la mer est métallique les ailes des oiseaux sont métalliques nous avons perdu la voix à même mes cuisses mon jean a séché au vent je trébuche, je m'adosse aux langues de vent, un goéland de pierre veille je cherche l’œil et la phrase de hugo en un seul instant les quatre saisons se bousculent ou se côtoient nous ressemblons à nos paysages, saisis vivants dans les mâchoires de métal

3 mars 2014

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