Partis de rien nous arrivions aisément
nulle part qui nous soit familier
les phrases méandres et vipères cornues
furent nos guides plus terrestres
que célestes et aromatiques surtout
aromatiques ! Car grâce à nos nez
furent nos sentiments, confirmés.
Nous chevauchions donc à l’amble
ainsi qu’il se doit de chevaucher d’aimer de vivre
sans nul itinéraire ni aucun horizon
sans carte graphique nos cœurs un peu chahutés
comme uniques boussoles
parfois zébrés de nos propres et mauvaises
erreurs, bouquetés de fleurs de pointes
et de griffures illico qui se transformaient en griffes.
Il se trouvait que même engoncés
dans des fauteuils des vêtements des souvenirs
nous nous aimions sans mesure commune
on aurait dit presque sans le vouloir
à nos corps défendants et bien souvent consentants.
Donc, nous allions. La joie, auparavant flétrie
nous servit dorénavant d’estomac de cœur de pensée
enfin de sens insensé du vivre !
Car, contre toute attente et raisonnable idée
vivre nous devint doux heureux irréprochable
et ce malgré les confins le malheureux avenir
et les sornettes graves et pâles et violentes
comme si, nos sentiments devenus comme il fut dit,
ventraux, justifiaient à leur éclatante manière
eux-mêmes et a fortiori tout le reste.
Bien assis sur nos montures incertaines
donc nous chevauchions.
© anne jullien
31 janvier 2021
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