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jeudi 23 avril 2020

pitié je demande

nuit des âmes et des corps ouhhhh plainte dans la nuit glissando de guitare
les loups-musaraignes ouhh ouhh ouh se plaintent et désolent mon cœur

affolé déifié malheureux christ athée
plein de soleils éteints fondus dans nos mains
oh je pleure je pleure nos douleurs glissent
dans mes os pitié dit-elle
à genoux tordue sur le sable interdit

les marques du sable sur nos interdites peaux
les restes à jeter aux chiens de demain pourquoi pourquoi cette naissance ?
vaine-t-elle aux cieux déserts et bleus en bouche ouverte et muette

pourquoi pourquoi ? Les figures alanguies de la souffrance et le sang et l’impensable du mal chaque nuit chaque jour humains recommencé l’impensable du mal chaque nuit chaque jour humain recommencé

où ouhhhhh où est ce qui de nous sauve ce qui de nous beau se hisse et nous de nous la beauté dévoile ?
suce le sang et les doigts des cordes de guitare pour fuir les folies tombées au fond du trou et le goût de rien ne guérit de rien ne guérit

les naissances malades abolissent le sauvage et la nature l’indomptée la foi et les entrailles alors !

alors, je m’enroule et m’envase dans les voix métaphysiques de la nuit des coulées lamentées des chansons magiques incantation métisse de tout ce qui pleure et pleure et sombre éclatant de lumières-artifices

tous nos corps en éclats geyser de cristal islandais feu de flammes
viva la mort des paroles paroles paroles ohhh nos douleurs enrubannées de sparadraps et de baumes comme nos crânes sous les turbans !

Voyez! Voyez les volutes et le plomb les cieux et les oiseaux tombés les étoiles et leur mort Voyez! Voyez ce qui frémit dans les casseroles et les poèmes et les âmes frivoles
à genoux pitié eli eli lama sabachtani la nuit est noire et cendrée où aux premiers chants des oiseaux se désaltérer un instant faire halte

pitié je demande faire halte


14 avril 2020
© anne jullien

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