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jeudi 5 janvier 2017


il dit l'éternité et que nous venons du futur

il parle et je voyage sous ses paroles basses

nous descendons ensemble sous les nuages

et je ferme la bouche à mes pensées j'ouvre

ce qu'il appelle le cœur et qui chez moi n'a pas de nom

il parle une langue d'images qu'il croise dans ma tête

il traverse les obscurs et m'élève vers des lumières

qu'il appelle des anges et qui chez moi n'ont pas de nom

je prends sa main à lui qui refuse de me sauver



il dit il dit il invente des histoires, des guérisseuses

il dit les ailes, les dents qui mordent et la boue sous les pieds

il dit son pencher vers les obscurs et les cernes sous les yeux

disent à sa place et nous laissons ensemble le silence

voyager sous les nuages

il parle de source et je veux bien je veux bien le suivre

par-delà les pays oh comme on s'élève dans l'azur

dans les brumes aspirés par les étoiles-ancêtres il dit

la terrible douceur des choses elles sont en toi ces jaillissantes

je veux bien lui faire plaisir qui a traversé tant de soupirs


qui ne me ramène à terre ne lâche pas ma main

parle encore après le soir avant le prochain jour


il dit les histoires qu'il invente sont vraies

que peut-être est-ce moi le papillon le rêve qui rêve et qui sait ?


tout veut se taire en moi qui pense et souffre et tremble

tout veut croire envers et contre moi envers l'intelligence

il enroule encore la voix dans les basses et la chaleur

je veux bien les histoires auxquelles il croit les histoires

de fleurs du crâne et de lumières blanches

et de mercure qui incendie les âmes-corps

il dit que nous venons du futur ici dans ces mêmes paysages

que nous vivons ensemble à des mains de distance


ce visage inconnu débarqué dans ma vie

et de si loin venu

il dit il dit


ce qu'il faut de douceurs pour endormir il dit c'est le cœur qui se brise

la gangue les plaques tectoniques les années post big-bang il dit

toutes ces lumières

enfermées dans le noir

ça explose et ça vit en toi dénouée il parle des langues que je connais

enfermées dans le noir mais comment peut-il y croire qui vient de si loin

et sans lui comment pourrais-je y croire


ce visage inconnu débarqué dans ma vie

et de si loin venu

il dit il dit

4 janvier 2017

1 commentaire:

  1. Quelle beauté, quelle douceur... Je l'ai lu alors que j'écoutais "I've grown accustomed to his face" chanté par Diana Krall. la musique et les mots s'accordaient à merveille. Un moment de plaisir intense !

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